INDIGENE
Indigène, tu t’enfonces au creux de la forêt
En tenant à la main une lance acérée.
Tes jambes noires et musclées se frayent
Un chemin entre les herbes hautes et
La terre mouillée.
Tout à coup tu te figes tout en dressant
L’oreille car tout près, devant toi
Le monstre se réveille.
Enorme, charnu, le regard cruel
Il observe, il écoute, il veille.
Il tient dans sa main une branche
De bambou qu’il grignote et lacère.
Mais quel est donc ce monstre qui
D’un seul coup de patte t’arracherait les viscères ?
Immense, pelage noir comme l’ébène,
Etrange ce regard où l’on devine la haine.
Que fais-tu homme devant ce congénère ?
Etrange sentiment de croiser ce regard
Du gros singe géant arrivé de nulle part.
L’indigène se surprend à poser la question
Que faire de cette lance rougie comme le tison ?
Alors il se résigne, il recule lentement
Il n’a aucune chance s’il fait pas de l’avant.
L’indigène a compris qu’il n’était point de taille
Que la bête l’attend jusqu’à ce qu’il défaille.
Il est Roi de ce lieu, tu n’es que petit d’homme
Retourne auprès des tiens et laisse-le en paix
Le Gorille doit vivre dans la jungle à jamais.
tdr@mh Coppa